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Free défend la montée en débit en zone non dense

Devant l'ARCEP et les collectivités locales, Free estime que les usages actuels ne nécessitent pas encore le passage à la fibre optique.Hier, lors de la réunion plénière du Groupe d'échange entre l'ARCEP,les collectivités territoriales et les opérateurs (GRACO), l'intervention de Laurent Laganier, directeur de la réglementation et des relations avec les collectivités d'Iliad, n'est pas passée inaperçue !

Free défend la montée en débit en zone non dense
François Le Gall - publié le 05/12/2012 à 15h51

Reprenant la position de Maxime Lombardini qui s'était déjà exprimé récemment dans les Cahiers de l'ARCEP, Mr Laganier a défendu l'idée d'une montée en débit sur les réseaux ADSL plutôt qu'un déploiement généralisé de la fibre optique jusqu'à l'abonné (FTTH).

Laurent Laganier a ainsi précisé la position de Free en indiquant que"la montée en débit, en tant qu'étape transitoire vers la très haut débit, est sous-estimée". Free estime que le déploiement de NRA-MeD et le remplacement de la collecte cuivre par de la fibre optique au niveau des sous-répartiteurs permettraient d'augmenter les débits ADSL à 20 Mbit/s dans les 24000 communes ne disposant de central téléphonique.

"Le haut-débit à 10 Mbit/s est suffisant pour encore quelques années"
S'il ne nie pas l'apport de la fibre optique pour la compétitivité des entreprises, Laurent Laganier est nettement plus réservé en ce qui concerne le marché résidentiel et les particuliers. Selon le directeur de la réglementation et des relations avec les collectivités d'Iliad, "le FTTH aujourd'hui est essentiellement tiré par les loisirs avec par exemple la vidéo multi-écrans en haute définition [...] pour l'ensemble des autres usages domestiques, le haut-débit à 10 Mbit/s est suffisant pour encore quelques années voire même une décennie, et nous ne voyons pas d'applications résidentielles disruptives émergées".

La fibre ne serait donc qu'un tuyau plus gros pour apporter davantage de flux TV de meilleure qualité. Quid des autres usages comme le "cloud computing", la sauvegarde des données et le télétravail ? Sans parler du multi-équipement dans les foyers.

Laurent Laganier concentre d'ailleurs ses propos sur la vitesse en réception (et donc les services que les FAI poussent chez les abonnés), et ne parle pas de la montée en débit en upload (permise par le FTTH et dans une moindre mesure par le VDSL2) qui favorise les nouveaux usages et les échanges entre internautes.

Du point de vue de Free, la montée en débit en zone non dense est logique puisqu'elle nécessite nettement moins d'investissements. La stratégie financière d'Iliad - financer le FTTH via le cash flow généré par l'ADSL - a certes permis au groupe de Xavier Niel d'investir 560 millions d'euros entre 2007 et 2011 mais le marché a changé.

D'un côté, Iliad constate que la rentabilité de la fibre optique n'est pas au rendez-vous avec seulement quelques dizaines de milliers de clients FTTH et des déploiements coûteux. Et de l'autre, le groupe réoriente en partie ses investissements vers le marché du mobile (achat de la 4ème licence mobile, déploiement du réseau, contrat d'itinérance avec Orange).

Au-delà des considérations économiques (certes importantes) des opérateurs, le raisonnement des élus est différent puisqu'il repose sur l'idée que la fibre optique ne se limite pas à quelques usages, mais qu'elle cristallise également des enjeux d'aménagement du territoire et de société. La députée d'Eure-et-Loir, Laure de la Raudière n'hésite d'ailleurs pas à parler de risque d'exode rural en évoquant la fracture numérique entre l'ADSL des champs et la fibre des villes.

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