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VDSL2 : comprendre l'internet très haut débit sur le réseau téléphonique

Dossier d'information sur le VDSL2, la technologie qui permet de fournir une connexion Internet très haut débit jusqu'à 100 mbit/s sur la ligne téléphonique.

Débit VDSL2
François Le Gall - modifié le 08/12/2023 à 11h01
Sommaire

Après la technologie ADSL et ADSL2+, le standard VDSL2 aurait logiquement dû être déployé en France au milieu des années 2000. Mais les opérateurs ont préféré sauter l'étape VDSL et miser dès 2008 sur le FTTH, la fibre optique jusqu'à l'abonné. Pourtant, en France, le VDSL2 n'est activé que depuis l'été 2013, soit plus de quatre ans après les premières annonces de déploiements FTTH. L'ouverture commerciale du VDSL2 à l'échelle nationale a été faite le 1er octobre 2013.

Depuis cette date, les déploiements s'accélèrent aussi par le biais des Réseaux d'Initiative Publique sur les zones rurales pour respecter le Plan France THD avec de la montée en débit de certains NRA, en attendant l'arrivée de la fibre optique jusque dans les logements.

Le VDSL2 : à quoi ça sert ?

VDSL2 est l'acronyme de Very high speed Digital Subscriber Line 2. Comme son nom l'indique, le VDSL2 est le successeur du VDSL, un protocole de transmission qui booste les débits Internet sur les réseaux de paires de cuivre. Standardisé par l'Union Internationale des Télécommunications en février 2006 (ITU G.993.2), le VDSL2 améliore sensiblement les débits en réception et en émission sur les lignes téléphoniques.

Le VDSL2 entre le NRO et le foyer

Conçu pour supporter des services Triple Play (avec des flux IPTV en haute définition), le VDSL2 est capable de fournir des débits symétriques théoriques de 100 Mbit/s sur de courtes distantes en utilisant des bandes de fréquences hautes allant de 8 à 30 MHz contre seulement 2.2 MHz pour l'ADSL. Pour simplifier la configuration des équipements de réseau, le standard VDSL2 dispose de 8 profils qui se distinguent par leur puissance, leur bande de fréquences et le débit maximal supporté.

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Fréquences (MHz)8.58.58.58.5121217.730
Puissance (dBm)+17.5+20.5+11.5+14.5+14.5+14.5+14.5+14.5
Débits (Mbit/s)505050506868100200

Les débits du VDSL2 en pratique

En théorie, le VDSL2 est possible sur des lignes téléphoniques distantes de 2000 mètres du DSLAM. En réalité, le VDSL2 n'est pas plus performant que le mode de transmission ADSL2+ après 1200 mètres. Le VDSL2 est donc surtout intéressant pour les lignes à proximité du nœud de raccordement et dont l’affaiblissement est inférieur à 20 dB. On estime qu'une ligne VDSL2 peut synchroniser à 95 Mbit/s en réception à un demi-kilomètre. Le débit est ensuite divisé par deux à chaque tranche supplémentaire de 500 mètres de ligne (50 Mbit/s pour 1000 mètres et 25 Mbit/s pour 1500 mètres).

Ces niveaux de débit restent toutefois théoriques. La vitesse réelle des connexions VDSL2 est en effet perturbée par la diaphonie. Ce phénomène se caractérise par des interférences électromagnétiques entre paires de cuivre appartenant au même câble de transport.

Dans la pratique, les débits sont moins rapides et peuvent varier selon les fournisseurs. Selon nos propres informations croisées avec les débits obtenus sur notre test de vitesse Internet et les données des opérateurs, les vitesses maximales du VDSL2 (en fonction de la longueur de ligne) sont :

Les débits VDSL2 selon la longueur de ligne

Attention, les débits annoncés par les fournisseurs d'accès tiennent compte du mode de transmission PTM (packet transfert mode) qui diffère légèrement de l'ordre de 5% avec le débit IP utile constaté. Une vitesse maximum de 100 Mbit/s PTM correspond donc à un débit IP de 95 Mbit/s. A l'instar de l'ADSL, les débits VDSL2 ne sont pas garantis ("best effort"). La vitesse mesurée peut donc être moindre. Les opérateurs télécoms se montrent d'ailleurs très prudents, annonçant désormais des débits de 50 Mbit/s chez Orange et Free, de 70 Mbit/s chez SFR, Bouygues Telecom annonçant jusqu’à 100 Mbit/s, mais sur des lignes inférieures à 400 à 500 mètres, en l’absence de perturbations…

6 millions de foyers éligibles au VDSL2 à plus de 30 Mbit/s

Les opérateurs français et l'ARCEP ont choisi d'ignorer l’étape VDSL avec l'idée de passer de l'ADSL2+ à la fibre jusqu'à l'abonné. Néanmoins, face à la lenteur des déploiements FTTH, la situation a évolué à partir de 2011. En 2012, l'ARCEP confirme qu'un comité d'experts travaille sur la validation du VDSL2. En avril 2013, le comité d'experts de l'ARCEP a donné son feu vert à l'introduction du VDSL2 sur la boucle locale cuivre. Les premiers déploiements concernent la Gironde et la Dordogne en juin 2013.

Le 1er octobre 2013, le VDSL2 a été ouvert sur 3 millions de lignes en distribution directe. Depuis le 27 octobre 2014, toutes les lignes téléphoniques - y compris en distribution indirecte - sont compatibles avec le VDSL2. Plus de cinq millions de foyers, dont la moitié d'entre eux sont situés dans les zones qui ne feront pas l’objet de déploiements de fibre optique à domicile à court terme, sont ainsi potentiellement concernés par le VDSL2.

En septembre 2023, l'ARCEP dénombrait près de de 20970 centraux compatibles avec le VDSL2 d'au moins un opérateur regroupant plus de 90% des lignes téléphoniques de l'Hexagone. 6 millions d'habitations et locaux professionnels étaient éligibles au VDSL2 avec un débit supérieur à 30 Mbit/s au 30 septembre 2023 selon l'ARCEP. Pour bénéficier du VDSL2, il faut néanmoins répondre à plusieurs critères d'éligibilité :

Depuis la fin de l'année 2015, le VDSL2 de Bouygues Télécom est dorénavant disponible sur des centraux téléphoniques non-dégroupés en propre par l'opérateur. Bouygues utilise dans ce cas l'offre de collecte VDSL2 d'Orange.

Différents modes de déploiement du VDSL2

Sur le terrain, le VDSL2 peut être déployé selon 3 architectures différentes. La première consiste à équiper le DSLAM d'un central téléphonique et à rendre éligibles les lignes téléphoniques. Les abonnés ADSL2+ peuvent alors basculer en VDSL2 s'ils sont techniquement et commercialement éligibles.

La seconde solution consiste à utiliser le VDSL2 dans le cadre d'une architecture FTTdp (fibre jusqu'au point de distribution). Entre 2002 et 2007, le fournisseur d'accès Erenis a tiré des fibres optiques dans certaines rues de Paris, et s'est appuyé sur le VDSL2 pour les derniers mètres de connexion du pied de l'immeuble jusqu'à l'abonné. Après le rachat par Neuf Cegetel, le déploiement FTTB a été abandonné au profit du FTTH (fibre jusqu'à l'abonné).

La troisième solution entre dans le cadre des projets de montée en débit sur la sous-boucle locale. Il s'agit de l'architecture FTTC (ou FttDP) qui implique que la fibre optique soit tirée entre le central NRA et les armoires de rue. L'objectif est de rapprocher la fibre des abonnés sans pour autant entreprendre des travaux de génie civil.

Le signal VDSL2 est injecté depuis le sous-répartiteur jusqu'au domicile de l'abonné qui bénéficie ainsi d'un meilleur débit qu'en ADSL sans pour autant profiter complètement de la puissance de la fibre. Les sous-répartiteurs concernés par le VDSL2 sont alors équipés d'un DSLAM et transformés en NRA-MeD (Montée en Débit).

Dans les prochaines années, le VDSL2 pourrait être encore remplacé à terme par la technologie G.Fast soutenues par de nombreux opérateurs et par des équipementiers tels qu'Alcatel-Lucent. L'idée est de rapprocher encore la fibre optique des logements en remplaçant le "dernier kilomètre" de ligne téléphonique (la portion située entre le sous-répartiteur et l'immeuble donc) par de la fibre optique.

A l'instar de SFR qui mixe fibre optique et câble coaxial, le G.Fast s'appuierait sur quelques dizaines de mètres de câbles en cuivre pour acheminer les données jusqu'à l'abonné. Sur une ligne dont la longueur est inférieure à 100 mètres, le G.fast multiplierait les débits VDSL2 par 10 soit pratiquement 1 Gbit/s en réception.

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