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Le journal d'un confiné : joies et galères d'un Français 2.0

La France est à l'arrêt et des millions de Français contraints de rester chez eux, à subir une situation totalement inédite. Sensation étrange que de vivre sous cloche. Immersion dans le quotidien d'un télétravailleur confiné pour qui rien ne serait possible sans Internet.

Le journal d'un confiné : joies et galères d'un Français 2.0
Maxime Blondet - modifié le 02/04/2020 à 17h07

Vis ma vie de télétravailleur confiné

Mercredi 1er avril, 16ème jour de confinement. Bonne nouvelle, aujourd'hui : le mercredi est l’un des trois jours de la semaine où La Poste assure la livraison du courrier. Ce matin-là, donc, dans ma boîte aux lettres, mon journal, auquel je suis abonné depuis tant d’années. En fait, j’aurais préféré ne pas le recevoir aujourd'hui. Car, si c’est pour apprendre le décès de Pape Diouf, mort du coronavirus, merci. Déjà que je suis privé de match sur Canal+… L’ancien président de l’Olympique de Marseille était l’une des grandes figures de mon club de football préféré.

Mais bon, c’est quand même agréable de se salir les doigts en feuilletant son journal. Pour continuer de lire la presse, quand La Poste ne peut pas assurer ses tournées, j’ai pris un abonnement à Cafeyn, le plus connu des bouquets presse numérique. Ça n’a pas la même saveur. Ceci-dit, je suis bien content de voir venir les kiosques numériques au secours du lecteur assidu que je suis. En période de confinement, c’est bien pratique. Et, qui sait, peut-être que je resterai abonné après.

Drôle de télétravail

Après la sacrosainte lecture du journal avec mon café, au boulot. En, voilà une autre affaire en situation de confinement. Comme des millions de Français, je suis en télétravail. J’ai déménagé mon bureau dans la chambre d’amis de la maison : j’ai ramené mon ordinateur, mes deux écrans, mon clavier et ma souris. En espérant pouvoir recréer mon environnement de travail et me sentir du mieux possible. Manque seulement mon fauteuil de bureau bien confortable. Je n’ai qu’une chaise en bois. Et, soyons franc : mon dos est en train de prendre cher.

Et, puis, cette chambre d’amis, c’est un vrai hall de gare, entre ma femme qui vient repasser la pile de linge en souffrance depuis des semaines et mon fils de 6 ans qui a ramené là tous ces jouets. Il est tellement content d’avoir son papa à la maison… Et, il est forcément très curieux d’en savoir plus sur mon travail : rédacteur web. « Papa, c’est quoi un rédacteur web ? » Je lui réponds que mon travail est d’écrire des articles pour un site Internet et d’informer les gens. « Papa, pourquoi tu parles à des gens avec un casque sur la tête ? » Je lui explique que je fais des « conf calls ». « Papa, c’est quoi une conf call ? »… Et voilà comment on se retrouve avec cette affiche placardée sur la porte du bureau. Merci mon fils pour cette gentille attention :

Coronavirus : le journal d'un confiné 2.0

Dans ces conditions, c’est parfois difficile, d’avoir la concentration nécessaire pour travailler. Heureusement, le réseau Internet ne plante pas. Malgré le bond impressionnant du trafic de données avec le télétravail, il tient bon. Non, si risque de panne Internet il y a, c’est plus à cause de ma connexion ADSL. J'ai fait un test de vitesse et il indique un débit de seulement 8 Mb/s.

Et dire que je fais partie des 50% de la population éligible à la fibre optique. Si seulement je m’en étais préoccupé avant le confinement, j’aurais déjà le très haut-débit. Maintenant, pour l’avoir dans les semaines à venir, ça va être compliqué. Chez tous les opérateurs, les services sont perturbés. Au mieux, les délais de livraison sont rallongés, au pire, les installations à domicile sont reportées.

Avec pareil débit, il est quasiment impossible, de connecter plusieurs appareils en simultané. Néanmoins, si ma fille n’arrive pas à faire ses devoirs sur Internet sur la plateforme dédiée, ce n’est pas tant à cause de la saturation du réseau ou de mon débit, c’est plus à cause des serveurs de la plateforme qui sont insuffisants pour supporter un tel afflux de connexions. Ma fille doit se contenter des cours envoyés par mail par certains professeurs. Mais, du coup, c’est toute la ramette de papier qui y est passée. On n’a même plus une feuille pour imprimer le formulaire de déplacement dérogatoire. Quant aux cartouches d’encre de l’imprimante, elles sont désespérément vides.

Heureusement, comme pour ma consœur du Figaro, une bonne fée s’est penchée sur notre famille, car La Poste a aussi livré ce matin l’encre et le papier commandés il y a maintenant plus d’une semaine.

Faire ses courses en ligne, la belle affaire!

Ouf, on va pouvoir sortir faire les courses. Car, va-y toi pour faire un drive ou te faire livrer à domicile. Les serveurs de différentes plateformes de la grande distribution ont, eux aussi, du mal à encaisser la surcharge de connexions. Et, quand enfin tu arrives à te connecter, c’est pour apprendre qu’il n’y a pas un créneau de libre avant une semaine ou que la moitié des produits de ta commande ne sont pas disponibles.

En fait, j’aurais dû faire comme tous ces gens qui se sont rués dans les supermarchés pour acheter des rouleaux de papier toilette. On m’aurait taxé de guignol. Mais, au moins, j’aurais une réserve de papier toilette et autre chose à manger que des pâtes.

18 heures, fin de ma journée de télétravail. J’ai réussi tant bien que mal à écrire deux articles. Ma fille a tant bien que mal réussi à faire ses devoirs. Et ma femme a tant bien que mal réussi à contenir les ardeurs de notre fils qui commence sérieusement à tourner à rond. Je n’ose même pas imaginer la situation si nous n’avions pas de jardin.

Les enfants sont chacun dans leur chambre. Le premier regarde des dessins animés à la télévision. Et, il a de quoi faire avec le bouquet jeunesse de notre opérateur box, en accès gratuit pendant toute la durée du confinement. La seconde, de son côté, profite pleinement de l’abonnement que nous avons pris à Youboox.

Avec Izneo, ce sont les deux principales plateformes de lecture numérique, en plein boom depuis le début du confinement. Et, ça tombe bien, le premier mois est offert. Mais, à bien y réfléchir, on va peut-être garder aussi cet abonnement. Des milliers de titres sont disponibles, c’est jusqu’il faut prendre l’habitude de lire un livre ou une BD sur une tablette.

"Coronapéro" et série en streaming

De notre côté, on va enfin pouvoir souffler. Au programme, rien de très original. On fait comme tout le monde : un « coronapéro ». C’est l’apéritif 2.0 : ça consiste à boire un verre tout en discutant avec les copains en visioconférence. Mais, en WiFi plutôt qu'en 4G. Ça fait partie des bonnes pratiques recommandées pour éviter la saturation des réseaux. Il n'empêche. Merci Skype, Zoom, et autres applications qui nous permettent d’entretenir le savoir-vivre français, même en temps de confinement.

Le Coronapéro pendant le confinement Source : page Facebook Stany Paquay

On avalera ensuite un plat de pâtes, à défaut d’avoir autre chose dans le placard à épicerie, avant de regarder une série en streaming, comme la série Modern Love sur Amazon Prime Video. Croyez-moi, cette sympathique comédie est parfaite pour oublier un temps l’étrangeté de la situation dans laquelle nous vivons.

En attendant, il est 20 heures. C’est le moment de sacrifier à un autre rituel : applaudir le personnel soignant depuis le palier de sa maison ou la fenêtre de son appartement. Car pendant que des millions de Français vivent sous cloche, il monte au front pour sauver des vies et la France de la pandémie. Merci à lui!

Et dire que demain, après-demain... on remet ça ! Vive le confinement.

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