TV par ADSL : la course au MPEG-4 est lancée
Ecrit par François Le Gall le jeudi 16 octobre 2008 à 13h06
Une nouvelle offensive technique et commerciale est sur le point de démarrer. Au coeur des enjeux, l'on retrouve la compression des flux IPTV et l'éligibilité au Triple Play.
La date fatidique approche. Lundi 20 octobre, Bouygues Telecom lancera ses offres ADSL sur le marché français. Pas de quoi effrayer les opérateurs déjà en place depuis bien des années. Quoi que...
Bouygues annonce 2 innovations pour se différencier de ses concurrents. La première consiste à jouer sur la convergence et à associer un forfait d'appels vers les mobiles depuis la B-box. L'autre concerne son service de TV par ADSL : Bouygues remplace l'encodage MPEG-2 par une compression avec la norme MPEG-4.
L'intérêt est tout simplement de réduire de moitié (ou presque) la bande passante nécessaire pour diffuser une chaîne IPTV. En clair, de nombreux internautes jusqu'ici privés de TV par ADSL à cause d'un affaiblissement de ligne trop élevé vont devenir éligibles aux offres Triple Play.
Bouygues Telecom n'est pas le seul FAI à s'intéresser au MPEG-4. Club-Internet s'était déjà aventuré sur ce terrain en février 2007. Par aileurs, SFR est actuellement en phase de beta-test. Des dizaines d'abonnés en dégroupage (mais inéligibles à la TV en MPEG-2) sont actuellement en train de tester des flux encodés en MPEG-4.
Free a une longueur d'avance sur SFR. Depuis 2007, l'opérateur diffusait déjà 18 chaînes en MPEG-4. Aujourd'hui, ce sont 14 nouvelles chaînes qui sont concernées :
- Mangas, RTL 9, Action, AB 1, Toute l'Histoire
- AB Moteurs, Escales, Ciné FX, Chasse et Pêche
- Ciné Polar, Animaux, Ciné First, XXL, Encyclopédia
La norme MPEG-2 nécessite un débit légèrement inférieur à 4Mbits alors que le MPEG-4 se satisfait à qualité égale d'environ 2Mbits. Chaque opérateur fixe son propre plafond d'éligibilité en fonction de sa politique de qualité de service (QoS). Chez Club-Internet, le flux occupait 2,4Mbits tandis que la valeur chez Free serait proche de 1,7Mbits. Deux stratégies s'opposent : d'un côté les opérateurs qui privilégient l'élargissement de leur base d'abonnés Triple Play, et de l'autre, des FAI qui se gardent une marge de manoeuvre pour éviter les retours négatifs sur la qualité de l'image et du son. Grâce au MPEG-4, la limite moyenne de 40dB (un peu moins pour Alice et Neuf, un peu plus pour Orange et Free) pour être éligible à la TV par ADSL devrait finalement passer à presque 50dB. De quoi réjouir de nombreux internautes, et favoriser la croissance du revenu moyen par abonné.